AFGHANISTAN - Actualité (1990-1996)

AFGHANISTAN - Actualité (1990-1996)
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État islamique d’Afghanistan

Politique intérieure

En mars 1990, échec d’un coup d’État opposant les militaires favorables au ministre de la Défense, le général Shanawaz Tanaï, aux troupes loyales du président Mohamed Najibullah.

En 1991, offensives et contre-offensives se poursuivant, la guérilla contrôle 6 des 30 provinces du pays.

Le 16 avril 1992, démission du président Najibullah à la suite de l’accord annoncé par le secrétaire général de l’O.N.U. C’est la fin du régime communiste instauré par le coup d’État du 27 avril 1978.

Lutte pour la prise de Kaboul entre les milices rivales du commandant Ahmed Shah Massoud, du parti islamiste modéré du Jamiat-i-Islami, qui contrôle le Nord, et celles du parti fondamentaliste du Hezb-i-Islami, dirigé par le Pashtoun Gulbuddin Hekmatyar, implanté dans le Sud (avril).

Le 24 avril, nomination d’un Conseil islamique de gouvernement intérimaire par les représentants de la résistance réunis à Peshawar, au Pakistan. Le Conseil est présidé par Sibgatullah Modjaddedi, chef d’une petite faction modérée.

Le 29 avril, les troupes victorieuses du commandant Massoud entrent dans la capitale. Nommé général, ce dernier devient ministre de la Défense du nouveau gouvernement le 5 mai. Gulbuddin Hekmatyar bombarde Kaboul en mai et exige le départ vers le nord du commandant ouzbek Rashid Dostom, allié du général Massoud après avoir été au service du président procommuniste Najibullah. Un accord de paix est signé entre Gulbuddin Hekmatyar et le général Massoud.

Le 28 juin, le président Sibgatullah Modjaddedi quitte ses fonctions, comme prévu par les accords de Peshawar. Le Tadjik Burhanuddin Rabbani, chef du parti Jamiat-i-Islami, devient président à la tête d’un Conseil dirigeant de 10 membres.

Le parti fondamentaliste de Gulbuddin Hekmatyar tente une nouvelle fois de conquérir Kaboul. Le président Burhanuddin Rabbani limoge le Premier ministre Abdoul Sabour Farid, représentant du Hezb-i-Islami au gouvernement. Un accord de cessez-le-feu intervient entre le gouvernement et le Hezb-i-Islami (août).

Le 2 janvier 1993, Burhanuddin Rabbani devient président en titre.

Du 19 janvier au 7 mars, troisième «bataille de Kaboul» entre troupes gouvernementales et forces du Hezb-i-Islami.

Le 7 mars, à Islamabad (Pakistan), signature d’un accord de paix prévoyant la prorogation du mandat du président Rabbani et la constitution d’un gouvernement par Gulbuddin Hekmatyar.

Le 6 mai, début de la quatrième «bataille de Kaboul», en raison de l’échec des négociations sur le remplacement du général Massoud. La milice ouzbèke du général Dostom appuie les troupes gouvernementales. Le 19, accord entre les représentants des 9 factions de moudjahidin. Le 20, le général Massoud accepte de démissionner. Les combats cessent le 23.

Le 17 juin, Gulbuddin Hekmatyar prête serment.

En janvier 1994, les fondamentalistes du Hezb-i-Islami engagent la cinquième «bataille de Kaboul» défendue par les troupes du général Massoud allié au président Rabbani. Opérant un renversement d’alliances, la milice ouzbèke du général Dostom combat à présent au côté des intégristes. Les combats s’étendent à la province dans les mois suivants.

Durant l’automne apparaît sur la scène politico-militaire le mouvement des talibans – les «étudiants en religion» –, Pachtouns sunnites originaires du sud du pays, formés dans les écoles religieuses implantées de part et d’autre de la frontière pakistanaise et soutenus par Islamabad. Le 13 novembre, ceux-ci conquièrent Kandahar.

Le 14 février 1995, poursuivant leur offensive en direction de la capitale, les talibans s’emparent de Charasyab, quartier général du Hezb-i-Islami. Ils contrôlent à présent 9 provinces dans le sud du pays.

Le 6 mars, les troupes présidentielles du général Massoud engagent la sixième «bataille de Kaboul» contre les forces chiites pro-iraniennes du Wahdat dirigées par Ali Mazari. Le 8, les talibans lancent une attaque contre Kaboul, qui est repoussée, tandis que le Wahdat est chassé des dernières positions qu’il occupait dans la capitale. Cheikh Mazari meurt alors qu’il se trouvait entre les mains des talibans.

Le 5 septembre, ces derniers, appuyés par les forces ouzbèkes de Rashid Dostom, s’emparent de Herat, principale ville de l’ouest du pays, que contrôlait Ismaïl Khan, allié du président Rabbani. Ils maintiennent leur pression sur la capitale. Leurs conquêtes permettent l’ouverture d’une route reliant l’Asie centrale au Pakistan, via Herat et Kandahar.

Le 24 mai 1996, le président Rabbani et Gulbuddin Hekmatyar, s’alliant contre les talibans, signent un accord de paix qui prévoit la formation d’un gouvernement islamique dirigé par le chef du Hezb-i-Islami. Un précédent accord de ce type, conclu en mars 1993, avait été rompu en janvier 1994.

Le 11 septembre, les talibans s’emparent de Jalalabad, ville proche de la frontière pakistanaise.

Le 25 septembre, ils entrent dans Kaboul sans rencontrer de résistance. Le président Rabbani et les forces du général Massoud se réfugient plus au nord, dans leur fief de la vallée du Panshir. Les talibans assassinent l’ancien président pro-communiste Mohamed Najibullah, réfugié depuis avril 1992 dans les locaux de l’O.N.U. Le chef du mouvement des étudiants religieux, Mohamed Omar, nomme un gouvernement provisoire dirigé par un mollah, Mohamed Rabbani, qui instaure aussitôt un «système totalement islamique». Les mois suivants, les tentatives de progression des talibans vers le nord se heurtent aux contre-offensives des troupes du général Massoud, de nouveau alliées, à partir d’octobre, à celles du général ouzbek Rashid Dostom.

Vie économique

L’insécurité et l’émigration des élites ont ruiné une économie précédemment fondée sur l’exportation de gaz à destination de l’U.R.S.S., de tapis, de laine, de pierres précieuses, de peaux de karacul, de fruits secs et d’amandes. La culture du pavot, qui s’est développée dans les régions contrôlées depuis fin 1994 par les talibans, est en passe de devenir la principale source de revenus du pays.

Relations internationales

En juillet 1991, le plan de paix de l’O.N.U. est accepté par la résistance. Ce plan préconise l’ouverture d’un dialogue entre tous les mouvements de la résistance, l’arrêt des livraisons d’armes par Moscou et Washington et l’organisation d’élections générales à Kaboul.

Le 10 avril 1992, Boutros Boutros-Ghali, secrétaire général de l’O.N.U., annonce la conclusion d’un accord de principe en vue de la mise en place d’une administration de transition à Kaboul, accord qui est approuvé par l’Iran et le Pakistan.

Le 31 juillet 1993, les autorités afghanes font état de bombardements aériens russes sur leur territoire. Moscou, qui protège les frontières du Tadjikistan, accuse Kaboul de soutenir les rebelles tadjiks réfugiés en Afghanistan après la prise du pouvoir par les néo-communistes au Tadjikistan.

Le 17 février 1995, l’envoyé spécial de l’O.N.U., Mahmoud Mestiri, arrive à Kaboul en vue d’appliquer le plan de paix des Nations unies. Celui-ci prévoit le transfert du pouvoir entre le président Rabbani, dont le mandat s’est achevé en décembre 1994, et une instance de «réconciliation nationale» composée de représentants des diverses factions de moudjahidin. Devant le refus des talibans de siéger au sein de cette instance, l’application du plan de paix est reportée.

Le 6 septembre, 5 000 manifestants saccagent l’ambassade du Pakistan à Kaboul pour protester contre l’aide apportée par Islamabad aux talibans, aide que dénonce également le camp présidentiel.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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